Dans un jugement rendu public le 9 mars 2009, le tribunal administratif de Lyon a rejeté la requête déposée par Uniciné contre une subvention allouée au cinéma Comoedia, situé 13 avenue Berthelot. Uniciné est un syndicat regroupant les principaux groupes cinématographiques, tels que Pathé ou UGC.
En effet, une subvention de 600 000 euros avait été remise aux nouveaux propriétaires du Comoedia en juillet 2005 par le Centre national de la cinématographie. Le but était de développer ce cinéma de quartier, exploité par UGC jusqu’en 2003, pour en faire un cinéma moderne dédié aux films d’art et d’essai.
C’est alors qu’Uniciné avait décidé d’attaquer une aide jugée illégale, considérant que le Comoedia ne faisait pas partie d’un secteur sous-équipé en salles d’art et d’essai (condition sine qua non pour être subventionné).
Au final, le jugement porté hier par le tribunal considère qu’avec « une part de marché des salles d’art et d’essai de 10 % en 2003, l’insuffisance des équipements faisait obstacle au fort potentiel de développement ».
Ce combat n’est pas le premier pour le Comoedia : ce dernier avait déjà été attaqué en justice en février 2008 par l’ancien exploitant UGC sous prétexte que le nom Comoedia lui appartenait. Le cinéma, ouvert en 1924 sous ce nom mythique, a en effet été la propriété du groupe de 1993 à 2003, baptisé pendant cette période UGC-Comoedia. Mais le 31 mars 2008, UGC avait été condamné en référé par le tribunal de Grande Instance pour procédure abusive visant à interdire de manière immédiate l’utilisation du nom Comoedia.
Pour mémoire, l’actuel exploitant, la société Plein Champ, a investi 3 millions d’euros pour pouvoir réouvrir les portes du Comoedia, en décembre 2006, après 3 années de fermeture. Aujourd’hui le Comoedia est un cinéma d’Art et Essai unique dans le paysage lyonnais, avec une programmation atypique (films d’auteurs en VO sous-titrée, festivals, soirées-débats, rencontres avec des auteurs…). Au delà du simple volet culturel, il représente aussi une locomotive commerciale du secteur de l’avenue Berthelot, de la rue de Marseille et de la place Jules Guesde en créant des flux piétons qui profitent au développement économique.
Alexandre Prot, Chargé de Communication
Association de Développement du Commerce Lyon 7e (ADC7)
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