Qu’en est-il de ce marché qui suscite souvent de nombreuses inquiétudes de la part des commerçants traditionnels?
Le premier centre de magasin d’usine est né à Troyes en 1983. Au départ initié par les industriels du textile ou de la maroquinerie pour écouler leurs stocks, le concept évolue rapidement dans les années 1990 vers des centres commerciaux avec des soldeurs pour aboutir dans les années 2000 à des « villages de marques » comme celui de la Vallée Village, proche de Disneyland Paris. Une quatrième génération se dessine alliant commerces et loisirs avec des espaces jeux, des restaurants, des cafés à l’image du futur village de Nailloux en Haute-Garonne
Plusieurs acteurs, en grande partie britanniques, se partagent le marché européen :

  •  Mc Arthur Glen (GB) 19 centres soit 420 000 m² de surface gérés
  •  Neinver (Esp) 11 centres avec 223 000 m² de surface gérés
  •  Realm (GB) 12 centres : 185 000 m² de surface gérés
  •  GVA outlet (GB) 9 centres : 161 500 m² de surface gérés
  •  Value retail (GB) 9 centres : 161 000 m² de surface gérés
  •  Concepts distribution (Fr) 9 centres : 120 000 m² de surface gérés
  •  Freeport (GB) 3 centres : 115 000 m² de surface gérés

21 centres sont implantés en France, 12 ont vu leur autorisation accordée et 9 sont à l’étude (dont un à Villefontaine) ….
Face à ce développement pléthorique, la difficulté pour les opérateurs réside maintenant dans la commercialisation de leur surface auprès de marques attractives qui font parfois la fine bouche…
Les arguments de séduction employé par les promoteurs de ces centres auprès des acteurs locaux restent souvent économiques : création d’emplois, impact touristique auprès des hôteliers et restaurateurs, auxquels les élus sont souvent sensibles…
Face à ses sirènes alléchantes, le réflexion doit être de mise. L’impact positif ou négatif de ces implantations doit être étudié avec soin sur toute la zone de chalandise touchée pour éviter des transferts de consommation trop important. L’argument d’attractivité touristique est attrayant mais le village de marque ne s’auto-suffit-il pas avec les services créés en son sein ? Est-il vraiment une porte d’entrée attractive vers le reste de la région ? Les hôteliers des alentours peuvent certes tirer leur épingle du jeu mais qu’en est-il des villes périphériques qui se battent souvent pour maintenir des cœurs de villes animés et diversifiés…

Mireille Bracassac – Chargée de Communication
Association de Développement du Commerce De Lyon 7e

Sources : Observatoire européen des centres de marques et magasin d’usines et article La Croix 7 février 2011