L’urbanisme durable est parfois réduit à une façade, une vitrine qui permet de commercialiser plus facilement et à des prix plus élevés ces quartiers. Parfois, cette situation est traduite par le terme de « Greenwashing ». Ce terme anglophone trouve dans son origine dans la contraction de deux mots « green » et « brainwashing ». Il peut être traduit comme une image verte et une vitrine verte. Il désigne des efforts de communication des entreprises sur leurs avancées dans le domaine du développement durable. Le Grenelle de l’environnement a donné un formidable coup d’accélérateur à ce phénomène, devenu une vraie tendance du marché. Le risque encouru par le QD qui obéit à cette mode est d’être vide de contenu.
Rapportée à l’aménagement durable, on peut ainsi affirmer que cette expression traduit des projets qui se concentrent sur une technique plus respectueuse de l’environnement, comme par exemple, celles qui permettent une bonne performance énergétique des bâtiments. Mais si le quartier demeure aménagé pour permettre un usage classique de la voiture individuelle, la perte de sens est flagrante. En effet, dans certains projets de quartiers durables, le bouquet de déplacement alternatif est réduit à sa portion congrue. Les décideurs finissent par céder aux pressions pour réaliser de grands parkings de stationnement, comme dans le projet des Batignolles à Paris dans le 17e arrondissement (parking souterrain de 600 places).
Le QD offre aussi l’occasion de donner une nouvelle identité au territoire du projet. Identité qui cherche avant tout à agir sur la représentation d’une portion de territoire, reléguée socialement ou stigmatisée parce-que ses sols sont pollués. Parfois, c’est un thème qui permet d’accrocher une nouvelle dynamique urbaine.
La manière de concevoir un quartier relève de multiples paramètres, dont certains demeurent éminemment subjectifs et dépendants du mode de vie. La représentation de proximité induite par le quartier durable ne se confond pas avec celle des concepteurs du projet qui imaginent l’avenir de celui-ci. Le quartier durable suppose la prise en compte très forte du contexte de cette nouvelle pièce urbaine. Ce contexte étudié dans les phases d’études préalables au projet, est peu valorisé par la suite, surtout dans les cas où la concertation reste limitée. L’échelle micro du projet se perd au profit d’une échelle spatiale et temporelle plus large.
Dès lors, comment influer sur la représentation et la nouvelle identité conférée au quartier ? Si l’identité se résume à l’image, celle-ci peut se résumer à un habillage du projet, au plus près des tendances sociétales observées. Certains professionnels n’hésitent pas à affirmer que cette demande sociétale permettra aux projets de « se développer avec des objectifs de développement durable accrus. En effet, les futurs habitants, clients du projet du quartier durable, demanderont à vivre dans un quartier durable » affirme le responsable de la centrale des promoteurs-constructeurs des Temps durables.
Dans quelle mesure, les éléments de la mobilité participent-ils à cette représentation du quartier, à son image et à son identité ? C’est en terme d’attractivité du quartier que ces éléments de la mobilité demeurent prépondérants. Ainsi, pour l’attractivité des entreprises, un des critères de choix pour leur implantation demeure la proximité de nœuds de transports en commun. Dans un QD, ce critère peut être à la fois accentué ou diminué. La programmation du QD devrait permettre la création d’emplois de proximité et donc réduire les besoins en déplacements pendulaires. En matière de déplacements liés aux loisirs, le QD peut-il influer voire modifier le comportement de ses habitants ?
Source, Syrine CATAHIER, www.pourunurbanismedurable.fr
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