L’enquête annuelle de l’INSEE sur le commerce en 2011 confirme les tendances enregistrées par la Fédération des centres de gestion agréés à la même période. Le rapprochement des deux études nous livre une photographie précise de l’activité commerciale des détaillants
En 2011, selon l’INSEE, les ventes TTC du commerce de détail et de l’artisanat commercial (boulangeries, pâtisseries, charcuteries) progressent de 3,1 % en valeur. « En volume, la croissance des ventes (+ 1,3 %) est proche de celle de 2010. Elle reste nettement inférieure au rythme moyen de la période 2002-2007 (+ 2,7 % par an)», souligne l’organisme public de statistiques.
Exclusivement consacrée au commerce indépendant de proximité et à l’artisanat, l’enquête annuelle de la FCGA (Activité et Tendances n°16) affiche pour sa part un indice d’activité des petites entreprises, tous secteurs confondus, en hausse de 1,9% en 2011 (contre +0,7% seulement en 2010). Tirée par l’artisanat du bâtiment (+4%) et l’hôtellerie-restauration (+2,2%), la croissance des petites entreprises dépasse d’un demi-point celle du PIB (+1,7%).
Les artisans du « bien manger » font la différence
D’un secteur à l’autre, on observe cependant des tendances contrastées. Si le bâtiment se redresse, l’équipement de la maison dévisse avec -3,1% (contre +0,8% en 2010), tandis que le commerce de détail alimentaire retrouve des couleurs : +1,6% (contre 0% en 2010). Une tendance également relevée par l’INSEE : « Après trois années difficiles, les ventes cessent de diminuer dans les magasins d’alimentation spécialisée, l’artisanat commercial et les grandes surfaces d’alimentation générale ».
L’enquête de la FCGA affine cette analyse. En 2011, les commerçants de l’alimentation se hissent à la 3ème place du palmarès économique des TPE. Une performance remarquable pour ces artisans du « bien manger » qui démontrent, une fois de plus, leur extraordinaire capacité à tirer profit de la conjoncture pour valoriser leurs atouts stratégiques : proximité, conseil, juste prix. Les charcutiers (+2,8%) et les pâtissiers (+2,9%) réalisent les plus fortes progressions du secteur.
Sans la prime à la casse, l’automobile accélère quand même !
Le bilan du commerce et de la réparation de véhicules automobiles est plutôt positif en 2011 malgré l’abandon du dispositif de prime à la casse fin 2010. « Les ventes de l’ensemble du secteur progressent de 1,0 % en volume et de 3,7 % en valeur. Les ventes du commerce de véhicules automobiles progressent de 2,2 % en volume et de 4,9 % en valeur », indique l’INSEE.
Dans l’entretien et la réparation, l’activité baisse de 2,4 % en volume en 2011, probablement en raison d’une diminution des accidents de la route. Elles augmentent malgré tout en valeur du fait d’un coût des interventions plus élevé. Les données de la FCGA confirment ce recul des ventes dans la réparation automobile avec -1,7% dans les garages indépendants. Désormais ouvert à la concurrence par Bruxelles, ce marché devrait toutefois se libérer progressivement du monopole des réparateurs agréés au profit des artisans garagistes.
Record d’effectifs dans le commerce de détail
Un peu plus de trois millions de salariés travaillent dans le commerce hors artisanat commercial, soit près d’un salarié des secteurs marchands sur cinq (INSEE). Dans un contexte de reprise des ventes, le commerce gagne 20 000 salariés en 2011, soit une hausse de 0,7 % en glissement annuel après + 0,1 % en 2010. Dans le commerce de détail, toutefois, les effectifs se situent à leur plus haut niveau jamais atteint.
Méthodologie de l’Observatoire
Tous les mois, près de 70 centres de gestion agréés (CGA), répartis sur l’ensemble du territoire national, transmettent les chiffres d’affaires, rendus anonymes, de leurs adhérents à la Fédération. Les indices d’activité sont calculés chaque trimestre, à partir des chiffres d’affaires d’un échantillon de 15 000 petites entreprises de l’artisanat, du commerce et des services. L’évolution des activités est pondérée par le nombre d’entreprises recensées par l’INSEE dans chaque secteur considéré. Un questionnaire est parallèlement adressé chaque trimestre à près de 2 000 petites entreprises représentatives, permettant d’établir le baromètre du moral des dirigeants et de leurs intentions d’investissement et de recrutement.
La Fédération des centres de gestion agréés en bref c’est :
- 400 000 petites entreprises (TPE) et 114 Centres de Gestion Agréés (CGA)
- 92 % des entreprises nationales ont moins de 10 salariés
- 50 % des TPE imposées au BIC sont adhérentes à un CGA
- 2 000 000 d’emplois salariés et non salariés, 70 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 6 000 experts-comptables correspondants.
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