Moi quand je serai grand, je veux être casseur…
Ce petit a raison. C’est un métier qui ne demande pas d’études trop longues, qui trouve des débouchés réguliers, qui ne demande pas de gros investissements et qui peut rapporter pas mal.
Il faut simplement être sportif et assez bon commerçant.

Il y a toutefois un risque de se faire prendre, mais c’est assez rare et pas très cher. Je parle ici des vrais pros. Pas des vitelloni frais émoulus de leurs collèges, qui sans expérience sont une proie facile pour les forces de l’ordre et quand ils ne se fait pas pincer sur place il arrive que l’amateur perde son carnet de correspondance dans le magasin qu’il a contribué à piller.
On voit bien que la formation professionnelle n’est pas terminée.

Cela pourrait prêter à rire si plusieurs dizaines de magasins n’avaient à pâtir de cette mascarade.

Six jours de manifestations. Les syndicats se disent désormais prêts à encadrer les manifs organisées (?) par les syndicats de lycéens.
Que ne l’ont-ils fait depuis le début ! Ou plutôt comment l’auraient-ils fait ?

Les casseurs, les vrais, sont décidemment bien commodes…

Lorsque la gauche invite les lycéens à se joindre au mouvement, elle ne sait pas qu’il va y avoir, à coup sûr, des casseurs ?
Lorsque la droite constate cela, elle ne sait pas, qu’à coup sûr, il va y avoir des casseurs ?
Lorsque les syndicats regardent avec bienveillance leurs jeunes collègues organiser la lutte, comme ils disent, ils ne savent pas, qu’à coup sûr, il va y avoir des casseurs ?
Lorsque la police arrête des dizaines de jeunes, les gros poissons sont déjà passés à travers les mailles du filet.
Et que dire des parents… Ils n’ont connus ni 1968, ni 1986, ni le CPE et ignorent donc qu’à coup sûr il va y avoir des casseurs?

Les casseurs sont donc bien commodes, c’est de la faute à personne s’ils sèment la destruction et c’est toujours la faute de l’autre s’ils sont là.

En attendant, j’apporte mon soutien à tous les collègues qui vivent dans l’angoisse et en particulier ceux qui vont devoir tout recommencer.

Georges Sorel, Président
Association Développement Commerce Lyon 7e (ADC7)