Le musée Africain est un des 3 musées que compte le 7è arrondissement. Il présente du 20 mars au 31 juillet 2014 une exposition appelée « Vodou, du visible à l’invisible » et qui est consacrée au vodou béninois. L’exposition comprend une vingtaine d’objets de la collection particulière de Claude Rouyer. Ces objets proviennent principalement de la population Fon du Bénin, où la tradition religieuse vodou reste très active. Des photographies en noir et blanc d’Agnès Pataux, réalisées lors de ses nombreuses enquêtes ethnographiques en Afrique de l’Ouest, présentent les lieux où se pratique le culte vodou, et les vodounon-guérisseurs, intercesseurs entre l’ici-bas et les esprits.
Le vodou est une religion originaire de l’ancien royaume du Danhomè (actuel Bénin). Le sens du mot vodou reste incertain. Cependant, il pourrait venir des mots vo qui signifie invisible et dou, le monde, en langue Adja-Tado. Chez le peuple Fon du Bénin, le culte vodou est voué à une force supérieure, insaisissable et invisible, dont dépend tout ce qui existe. Cette force invisible est entourée de nombreux dieux et esprits. Ceux-ci existaient souvent au sein de différentes populations du Golfe de Guinée. Ces dieux et esprits ont été intégrés au vodou par le royaume du Danhomè qui a véritablement institutionnalisé ce culte et favorisé son déploiement entre le XVIe et la fin du XIXe siècle. Le vodou est ainsi devenu un des piliers du pouvoir royal.
Dans le culte vodou, le monde invisible des dieux et des esprits peut communiquer avec le monde visible des vivants à travers le sacrifice, la prière, la possession et la divination. Pour atteindre la force insaisissable, divine, chacun peut utiliser un intermédiaire qui lui est proche. Cet intermédiaire peut être un objet. Ainsi sont produits des objets sacrés dans lesquels s’incarnent l’esprit et la force d’un dieu. Les objets utilisés pour le culte vodou ont un aspect brut pour les non initiés. Un noyau de sculpture en bois est recouvert d’une multitude d’éléments tels que des cordes, de l’argile, des plumes, des ossements, des cadenas, des perles, etc. Tous ces éléments servent à conférer un pouvoir à l’objet. Chacun d’entre eux a une valeur symbolique précise liée aux forces invisibles. Le propriétaire de l’objet réalise par la suite des libations selon les recommandations d’un devin ou selon les coutumes familiales. Ainsi, les objets sont couverts d’une croûte épaisse formée par le sang versé, les offrandes de vin de palme, de bière de mil ou d’huile.
Musée Africain – 150 cours Gambetta – T. 04 78 61 60 98
Site internet / page Facebook / compte Twitter
Laisser un commentaire